L’oncle Edmond, début de la phase finale

Ce vendredi matin on annonce beaucoup de pluie pour la journée.

J’entre dans mon Partner bleu garé dans la cour de gravier rouge devant la maison. L’allure pataude du démarreur accuse l’important kilométrage du véhicule, surtout le matin. Une fois la fumée bleue sortie du tuyau d’échappement, je parcours les quelques mètres qui me sépare du chantier du jour : le gîte de l’Oncle Edmond. C’est une fois garé à cheval entre la route et l’abord du terrain herbeux-boueux que j’ouvre grand le coffre et, sans trop choisir, charge dans mes bras les premiers outils qui s’offrent à moi dans ce coffre saturé. Vendredi passé j’avais vidé le chantier de tous les outils et remplis à ras bord mon utilitaire. Maintenant je dois faire le travail inverse, ou presque.

Avec dans les bras, une petite caisse à outils noire, des sacs en plastique et une visseuse, je saisis la poignée froide de la porte d’entrée du gîte. Dedans, les enduits encore frais et la présence du chauffage électrique créent une atmosphère chaude et humide légèrement désagréable pour une habitation. Je pose mon chargement au sol, à côté du lit et retourne à la voiture reprendre la suite.

Après quelques minutes, à côté du lit s’amoncellent des sacs emplis d’outils, une perceuse, une visseuse, et plusieurs autres outils électro-portatifs, tous bleu et noir.

Maintenant que tous les outils sont rentrés, je regarde autour de moi. Le logement de 3 mètres sur 7, aménagé en chambre depuis peu, retrouve des allures de chantier. Je tente de dresser la liste des choses à faire pour que ma mission dans ce logement soit clôturée afin qu’il puisse être mis à la location.

Le gîte avait troqué vendredi passé son statut de chantier contre celui de chambre aménagée à la hâte. Nous avions eu la demande deux semaines plus tôt d’une cliente régulière pour y passer deux nuitées. L’avancée des travaux alors nous avait laissé présager la faisabilité de la chose. Il nous restait à réaliser les enduits pierre vue sur la moitié des murs du logement, des branchements de prises, interrupteurs et boutons poussoirs, à poser de la faïence dans la douche et autour des WC. Il fallait aussi installer la cuisine, terminer des branchements électriques et le réseau d’eau, enduire au rouleau les murs préalablement recouverts de chaux d’un gobetis d’argile. La salle de bain avait besoin d’un lave mains relié aux arrivées et evacuations d’eau en attente, accrocher et connecter les appliques lumineuses, le plan de travail de la cuisine avait besoin d’être percé à deux endroits pour y recevoir respectivement l’évier et la plaque de cuisson…

Tant de choses à faire en deux semaines.

Heureusement, pour nous aider, Rolande, la grand-mère d’Esteban et Capucine a gardé nos enfants 5 jours en tout. Ce qui permit à Soazig de venir m’aider durant cette période. Nous avons eu aussi les nièces qui sont venues nous soutenir en réalisant de menus travaux.

Nous avons honoré la date la tête haute et vendredi 28 février 2020 à 21h, le gîte de l’oncle Edmond était prêt à recevoir son premier hôte. Ouf. On était vraiment sur notre nuage. C’était bien !

La quantité de chaux sable appliquée à la main quelques jours auparavant sur les murs emplissait le logement d’une humidité ambiante vraiment très importante.

Marie a, malgré cet inconvenant, passé deux très belles nuits.


Me voilà donc de retour ce vendredi avec mon pantalon noir à poches multi-outils dans ce logement à tenter de décider de la tâche qui m’incombera pour la matinée. Dans ces cas là je regarde la liste virtuelle des choses à faire et laisse parler l’envie, de loin la meilleure conseillère.

Ce matin ça sera alors la planche en chêne à suspendre au dessus du plan de travail de la cuisine.

Vers 11h00 je regarde vers le ciel, à travers la fenêtre. Il n’est pas si menaçant et l’envie de continuer le chantier d’aménagement des abords extérieur se fait sentir dans le ventre. Je délaisse alors ma planche en chêne qui ne demande plus que quelques réglages, et ouvre la porte vers cet extérieur en devenir.

Le ciel est bleu avec de gros nuages blancs et gris qui défilent à une allure rapide. Une averse peu arriver d’un moment à l’autre et s’arrêter aussi vite.

J’ai commencé lundi par poser des pierre afin de faire un escalier menant à la porte d’entrée. J’ai alors un peu peur de commencer mais finalement j’ai empilé les pierres en une matinée et le résultat me plaisait. Nous sommes loin de ce qu’un maçon pourrait faire mais ce n’est pas ce que cherche. J’aime bien l’esthétique de quelque chose de bricolé.

Mon escalier à midi.

Je n’ai pas pu continuer l’après midi pour cause de grosse averse et le lendemain je suis resté avec Esteban qui avait tous les symptôme de la gastro. Le mercredi j’ai pu aller chercher quelques pierre plate à la carrière pour continuer mon chantier mais la pêche (c’est le cas de le dire) ne fut pas extraordinaire. La veine fournissant de grandes pierres plates semble épuisée et il ne reste plus que de petits morceaux moins séduisants.

La quantité d’eau tombé ces derniers temps ne facilite pas l’accès au pierres plates… Heureusement j’ai mes bottes !

Ce n’est donc que mercredi après midi que je continue mon chantier extérieur : créer un empierrement entre le haut de l’escalier et la porte d’entrée.

Le puzzle commence !

Ce vendredi midi donc, ma motivation est de poser un tuyaux gris de 100mm de diamètre, le long de la façade avant, juste à l’endroit ou les grosses gouttes créées par l’écoulement du toit rencontre le sol. Cette grande quantité d’eau stature le sol au pied du mur en pierre, ce qui crée dans le bas du mur des remontés capillaires peu saines. Mon idée est de couper le dessus du tuyaux sur la longueur où les goute tombent sur le sol et de laisser entier quand il passe sous la pierre du seuil. Créant une gouttière qui se referme.

J’entame et réalise ce chantier avec une motivation et une ardeur qui fait plaisir à voir. Ces tâches me démangent depuis longtemps.

Une fois le chantier du tuyaux fini, j’enchaine sans transition par le placements des pierres plates manquante au puzzle final.

C’est peu après 17h que je place la dernière pierre. Pas peu fier du résultat, je rentre à la maison le dos fatigué par le transport de ces poids lourds.

Pour la semaine prochaine, je prévois d’aller chercher à peu près deux tonnes de gravier rouge à la carrière pour créer la terrasse… J’ai hâte.

Dans peu de temps les photos de la suite…

Et on place les bardeaux

Il y a un an, nous posions les premiers bardeaux sur le toit, enfin nous… c’est plutôt Lionel qui montait sur le toit et moi qui assistais en bas… je n’étais pas très à l’aise à cette hauteur.

Je crois d’ailleurs que c’est ce léger vertige qui a fait que cette étape de couverture n’a pas continué directement.

C’est donc un an plus tard, fortement obligé, que je décide d’y monter..

Les premiers pas ne sont pas glorieux, je suis coincé comme une crampe, agrippé au moindre bout de bois solide autour de moi. Je dois d’abord placer les tasseaux qui serviront de supports aux bardeaux et ainsi créer un espace pour la ventilation.

Ensuite, avec cet énorme cloueur, je pointe les bardeaux avec deux clous.

La lourde machine à trimbaler sur les hauteurs.
Deux demi-jours de travail pour compléter la face sud.
Ensuite deux jours pour la face nord.

Maintenant que la face sud est finie, je dois dire que je me sens bien plus agile en hauteur, je me sens un peu comme un lézard.

Alors je termine la face nord, je dois retourner chercher du bois car il me manque une trentaine de bardeaux pour finir la toiture.

Retour dans la forêt pour prendre les troncs, ensuite chez Maurice pour les débiter et enfin sur le toit pour les poser.

Bientôt fini…
Et voilà la dernière pièce de bois à poser.

Retour à la soue

Etant donné que je ne peux plus vraiment avancer à Mauron, je décide d’avancer sur notre chantier de la soue, d’autant que nous aimerions voir ce chantier rapidement terminé.

Je reprends donc le plus urgent, c’est à dire le toit.

Il s’agit d’abord de couper des centaines de bardeaux en pointe et en arrondis. Pour cela, la scie sauteuse… L’élégance a un prix…

L’atelier de découpe
Plus de 400 bardeaux coupé à la main.

C’est sûr, ça avance

Malgré quelques jours de vacances, des jours allégés par le voyage de Soazig à Barcelone et du temps passé à la maison dans le jardin, le chantier avance bien.

Tout d’abord, les abords

La maison, vue de l’extérieur, à bien changée et les voisins nous le font bien remarquer.

En premier lieu, les ouvertures. Toutes posées, la maison peut enfin être fermée à clefs. Elle arbore maintenant fièrement son cachet de maison de bourg du 19ième revue à la sauce 21ième.

Il n’y pas à dire, elle a retrouvé du cachet !

Ensuite, le gravier à été grossièrement étalé et le jardin dégagé. Avec les pierres issues de certains démontages, on a créé un muret de pierre sèche et un parterre de rocaille. Et oui on s’occupe déjà des parterres 🙂

Placer des pierres, c’est pas un truc qui me motive, alors je délègue. Soazig fait ça très bien.
J’en profite pour planter quelques trucs couvre sol.

A l’intérieur aussi les choses se précisent

Nous avons fini le contre chevronnage et le dératellement à été complètement isolé aussi.

Il ne manque maintenant plus que la dernière couche de laine de bois et le placage.

Nous avons aussi fini de passer le réseau électrique pour le dernier étage et les emplacement des pièces on été définis au sol par la pose de chevrons. On structure l’espace, on imagine ainsi mieux les espaces.

C’est sans doute ce que je préfère comme phase : l’électricité.

Nous avons aussi bien commencé le réseau de distribution d’eau pour les 4 salles d’eau et 2 toilettes mais je n’ai pas de photos.

Descendre d’un étage

Je me suis même offert le luxe de descendre d’un étage aujourd’hui. Etant donné que les réseaux ont été posés dans les combles, je descends d’une volée d’escalier pour poser la laine de bois aux murs et aux plafonds des chambre.

Pour ce qui est des murs ça va très vite. J’ai placé 21m2 en 3 heures. Pour le plafond je pense que ça sera plus sportif…

J’ai commencé par la plus grande des chambre, la 4, celle qui aura le luxe de s’offrir une douche et un toilette privatif.

Les murs de la 4ième chambre sont maintenant isolés.
La couche de 100mm est posée et sera superposée par une couche de 60mm entre chevrons.

De grand changements en préparations

Mardi, sur le chantier, débarque une équipe de 4 ouvriers spécialisés en …. pose de portes et fenêtres !

Une des plus grandes métamorphoses de la maison est en cours avec la pose de plus de 20 nouvelles fenêtres et portes en aluminium noir givré.

Les fenêtres des chambres font plus de 2 m de haut !

Pendant que les deux équipes de poseurs posent, je continue et termine de chevronner la sous toiture.

Maintenant que toute la structure est finie, je passe les premiers fourreaux électriques sur le sol et sur les chevrons. Une fois cette étape finie, je pourrai poser le parement de finition.

Une visite surprise.

Un matin, un coup de fil, un homme peu aimable qui demande à dégager la route au plus vite car les foulées Mauronnaises, la course pédestre de la commune, passe par notre rue et celle-ci doit être dégagée.

Seulement, je ne sais pas si vous vous en souvenez, mais cette route nous sert de dépôt pour deux grandes montagnes de sable et de gravier…

Au début je prends cette histoire un peu à la légère en me disant que de toute façon nous sommes protégés par l’arrêté du Maire barrant la route jusqu’à la fin des travaux… Il n’auront donc qu’à contourner le pâté de maison, cela ne changera rien…

Et puis petit à petit les choses se précisent. La visite du policier qui s’excuse un peu, les plans de la course, la visite de l’adjoint… Tout cela nous mène à comprendre que l’affaire est sérieuse. D’autant plus sérieuse que l’autorisation du tracé à été décrété depuis plus longtemps que notre chantier… Aaargh !

On comprend qu’il va falloir que l’on agisse vite si l’on veut rester en bon terme avec la municipalité.

Déplacer 25 tonnes de sable et de gravier.. Pour les mettre où ?

Pour le gravier, nous décidons de réaliser les travaux du jardin maintenant et de mettre le gravier à sa place définitive. Seulement, les hommes qui nous aident d’habitude avec leurs engins terribles ne peuvent pas dégainer en urgence.

Donc, nous jouons la carte d’une rencontre récente d’un gars qui a une mini-pelle et réalise ce genre de boulot durant son temps libre. Contact, rendez-vous, c’est ok, il arrive !

Nous décidons de décaisser afin de laisser de la place pour le gravier.

Sortir la mini-pelle du camion sans les rampes… facile !
Le tas de gravas à débarrasser et décaisser devant la maison.

Je n’ai pas de photos de la suite car ce chantier s’est achevé tard et je n’avais pas la force de rester.

Suite donc au prochain numéro. Aujourd’hui le tas de sable et de gravier est toujours dans la rue et nous ne savons toujours pas très bien que faire des 10 tonnes de sable…

A suivre…