Après plusieurs années de labeur et une accélération des travaux ces derniers mois, nous avons fini notre rénovation et l’ancienne soue à cochon de la ferme de Tlohan devient officiellement le gîte de l’oncle Edmond !
Nous sommes très fier du résultat.
Dans un cadre champêtre…Une cuisine très belle et fonctionnelleLe coin repasPour des dîner en amoureuxUn salon tout en finesse.Le lit en mezzanineUne grande douche
Dennis est jeune, beau, intelligent, sportif … et surtout il est confiné et « bloqué » chez nous. Il a réservé 4 nuits chez Tante Phonsine à l’annonce du confinement pour fuir Nantes sa ville d’attache, mais voilà qu’il est maintenant coincé dans le Néant. Rapidement nous passons un accord : il reste aussi longtemps qu’il veut et en contrepartie il file un coup de main au chantier. Cette solution me ravie, je me sens encore un peu plus épaulé.
Ses premiers essais à 4 mètres de hauteur sont très concluants. Dennis semble être un bon manoeuvre du bâtiment. Cela m’arrange car à cette hauteur je fais moins le malin. Je suis très heureux de voir enfin la faîtière en acier fixée. Le gîte est définitivement hors d’eau.
Dans la suite des chantiers, Dennis m’accompagnera presque tous les jours au Liberté. Il s’avère qu’il préfère les tâches que j’aime le moins. Dennis est donc devenu un sacré atout pour le chantier.
On imaginait une échelle escamotable comme dans les bibliothèques. On l’aurait fait coulisser… ou peut être qu’elle ce serait levée avec une poulie… on aurait aussi pu la déplier.
Et finalement, on a récupéré l’échelle de meunier. L’échelle qui était rangée dans la soue quand on a acheté la maison. L’échelle qui attendait patiemment qu’on s’occupe d’elle.
Alors on a choisit la facilité et surtout d’utiliser ce que nous avions déjà. Elle était juste parfaite. On l’a placé et replacé et quand Dédé est passé on a trouvé ensemble où et comment l’installer. Je l’ai poncé et peinte en noir, j’ai ajouté un petit palier pour le confort et fixé des tasseaux pour ne pas tomber. Et comme depuis 2 jours nous sommes tous confinés à la maison, c’est en famille que les étapes se réalisent gaiement.
Première étape prendre l’auto et se diriger vers la carrière du Quengo ou « Chengo » comme on dit par ici. C’est idéal, elle se trouve à 2 kms de la maison.
Deuxième étape, creuser devant le gîte pour étaler le gravier. Mettre de niveau, dérouler le géotextile et brouetter, brouetter et encore brouetter. Trois remorques de graviers, soit environ 2 tonnes 50 pour un petit billet de 50€. Moi qui m’en faisait toute une histoire il n’a fallut qu’une bonne journée de travail pour doter l’ex-soue de sa terrasse gravillonnée.
Ce vendredi matin on annonce beaucoup de pluie pour la journée.
J’entre dans mon Partner bleu garé dans la cour de gravier rouge devant la maison. L’allure pataude du démarreur accuse l’important kilométrage du véhicule, surtout le matin. Une fois la fumée bleue sortie du tuyau d’échappement, je parcours les quelques mètres qui me sépare du chantier du jour : le gîte de l’Oncle Edmond. C’est une fois garé à cheval entre la route et l’abord du terrain herbeux-boueux que j’ouvre grand le coffre et, sans trop choisir, charge dans mes bras les premiers outils qui s’offrent à moi dans ce coffre saturé. Vendredi passé j’avais vidé le chantier de tous les outils et remplis à ras bord mon utilitaire. Maintenant je dois faire le travail inverse, ou presque.
Avec dans les bras, une petite caisse à outils noire, des sacs en plastique et une visseuse, je saisis la poignée froide de la porte d’entrée du gîte. Dedans, les enduits encore frais et la présence du chauffage électrique créent une atmosphère chaude et humide légèrement désagréable pour une habitation. Je pose mon chargement au sol, à côté du lit et retourne à la voiture reprendre la suite.
Après quelques minutes, à côté du lit s’amoncellent des sacs emplis d’outils, une perceuse, une visseuse, et plusieurs autres outils électro-portatifs, tous bleu et noir.
Maintenant que tous les outils sont rentrés, je regarde autour de moi. Le logement de 3 mètres sur 7, aménagé en chambre depuis peu, retrouve des allures de chantier. Je tente de dresser la liste des choses à faire pour que ma mission dans ce logement soit clôturée afin qu’il puisse être mis à la location.
Le gîte avait troqué vendredi passé son statut de chantier contre celui de chambre aménagée à la hâte. Nous avions eu la demande deux semaines plus tôt d’une cliente régulière pour y passer deux nuitées. L’avancée des travaux alors nous avait laissé présager la faisabilité de la chose. Il nous restait à réaliser les enduits pierre vue sur la moitié des murs du logement, des branchements de prises, interrupteurs et boutons poussoirs, à poser de la faïence dans la douche et autour des WC. Il fallait aussi installer la cuisine, terminer des branchements électriques et le réseau d’eau, enduire au rouleau les murs préalablement recouverts de chaux d’un gobetis d’argile. La salle de bain avait besoin d’un lave mains relié aux arrivées et evacuations d’eau en attente, accrocher et connecter les appliques lumineuses, le plan de travail de la cuisine avait besoin d’être percé à deux endroits pour y recevoir respectivement l’évier et la plaque de cuisson…
Tant de choses à faire en deux semaines.
Heureusement, pour nous aider, Rolande, la grand-mère d’Esteban et Capucine a gardé nos enfants 5 jours en tout. Ce qui permit à Soazig de venir m’aider durant cette période. Nous avons eu aussi les nièces qui sont venues nous soutenir en réalisant de menus travaux.
Nous avons honoré la date la tête haute et vendredi 28 février 2020 à 21h, le gîte de l’oncle Edmond était prêt à recevoir son premier hôte. Ouf. On était vraiment sur notre nuage. C’était bien !
La quantité de chaux sable appliquée à la main quelques jours auparavant sur les murs emplissait le logement d’une humidité ambiante vraiment très importante.
Marie a, malgré cet inconvenant, passé deux très belles nuits.
Me voilà donc de retour ce vendredi avec mon pantalon noir à poches multi-outils dans ce logement à tenter de décider de la tâche qui m’incombera pour la matinée. Dans ces cas là je regarde la liste virtuelle des choses à faire et laisse parler l’envie, de loin la meilleure conseillère.
Ce matin ça sera alors la planche en chêne à suspendre au dessus du plan de travail de la cuisine.
Vers 11h00 je regarde vers le ciel, à travers la fenêtre. Il n’est pas si menaçant et l’envie de continuer le chantier d’aménagement des abords extérieur se fait sentir dans le ventre. Je délaisse alors ma planche en chêne qui ne demande plus que quelques réglages, et ouvre la porte vers cet extérieur en devenir.
Le ciel est bleu avec de gros nuages blancs et gris qui défilent à une allure rapide. Une averse peu arriver d’un moment à l’autre et s’arrêter aussi vite.
J’ai commencé lundi par poser des pierre afin de faire un escalier menant à la porte d’entrée. J’ai alors un peu peur de commencer mais finalement j’ai empilé les pierres en une matinée et le résultat me plaisait. Nous sommes loin de ce qu’un maçon pourrait faire mais ce n’est pas ce que cherche. J’aime bien l’esthétique de quelque chose de bricolé.
Mon escalier à midi.
Je n’ai pas pu continuer l’après midi pour cause de grosse averse et le lendemain je suis resté avec Esteban qui avait tous les symptôme de la gastro. Le mercredi j’ai pu aller chercher quelques pierre plate à la carrière pour continuer mon chantier mais la pêche (c’est le cas de le dire) ne fut pas extraordinaire. La veine fournissant de grandes pierres plates semble épuisée et il ne reste plus que de petits morceaux moins séduisants.
La quantité d’eau tombé ces derniers temps ne facilite pas l’accès au pierres plates… Heureusement j’ai mes bottes !
Ce n’est donc que mercredi après midi que je continue mon chantier extérieur : créer un empierrement entre le haut de l’escalier et la porte d’entrée.
Le puzzle commence !
Ce vendredi midi donc, ma motivation est de poser un tuyaux gris de 100mm de diamètre, le long de la façade avant, juste à l’endroit ou les grosses gouttes créées par l’écoulement du toit rencontre le sol. Cette grande quantité d’eau stature le sol au pied du mur en pierre, ce qui crée dans le bas du mur des remontés capillaires peu saines. Mon idée est de couper le dessus du tuyaux sur la longueur où les goute tombent sur le sol et de laisser entier quand il passe sous la pierre du seuil. Créant une gouttière qui se referme.
J’entame et réalise ce chantier avec une motivation et une ardeur qui fait plaisir à voir. Ces tâches me démangent depuis longtemps.
Une fois le chantier du tuyaux fini, j’enchaine sans transition par le placements des pierres plates manquante au puzzle final.
C’est peu après 17h que je place la dernière pierre. Pas peu fier du résultat, je rentre à la maison le dos fatigué par le transport de ces poids lourds.
Pour la semaine prochaine, je prévois d’aller chercher à peu près deux tonnes de gravier rouge à la carrière pour créer la terrasse… J’ai hâte.
C’est avec l’aide de Dédé, mon voisin de Mauron, que je suis allé chercher des planches à la scierie et c’est avec son aide aussi que je les fixe à l’aide du cloueur pneumatique sur les chevrons.
Nous les posons en recouvrement, ce qui permet de cacher les défauts des planches qui ont du ventre et surtout de rendre invisible le retrait qu’elles pourraient subir lors de la mise en route du chauffage. En plus je trouve ça original et super joli.
A partir de cette étape, dédé décide de ne plus quitter le chantier et de continuer à m’aider. Etant donné que c’est un ancien menuisier chevronné, ses capacité dans le chantier sont nombreuses. Et c’est sans compter sa bonne humeur et sa sympathie…qui rendent les journées plus légères 🙂
Le premier pan est fini, on attaque le second.On est fier de nousSur les côté de la mezzanine, la finition prend un peu de temps.
Aujourd’hui Dédé attaque la construction de l’unique cloison du logement : une cloisons qui fera naître une salle de bain/wc et créera un grand rangement à étagère, le seul rangement de l’habitation.
La structure est en chevron 6×4, comme à Mauron. Une partie sera recouverte de plaques de plâtre, et l’autre des mêmes planches qu’au plafond.
La strucure est mise en placeLes plaques de plâtres sont fixées et l’électricité est passée.
Maintenant que les plaques de plâtre sont placées, les connaissances d’un vrai menuisier sont requises :
J’avais récupéré une vieille porte en chêne et imaginais l’utiliser pour la soue. Seulement, n’étant pas trop qualifié, j’imaginais l’utiliser en porte coulissante, très facile à mettre en place. Malheureusement, l’utilisation en coulissant nous aurait empeché d’utiliser le pan de mur pour y placer un radiateur, qui aurait trouvé là une place centrale.
Avec Dédé, les soucis c’est du passé !
Avec un pro avec moi, plus d’inquiétude. Il a réussi à monter dessus de nouvelles pommelles, changer la serrure et placer le tout parfaitement d’équerre ! Chapeau bas !
Placer les pommelles coté support ……. et côté porte Creuser le bois…Et pour finir, un nouveau système de fermeture !
Donc ce soir, la cloison est finie et la porte placée !
Pendant ce temps, je met en place l’électricité du logement.
Maitenant que la couverture est posée et la soue vraiment hors d’eau, je peux m’attaquer à l’isolation.
Je profite d’un trop plein de commande de laine de bois à Mauron pour isoler entre chevrons avec des panneaux de 120mm d’épaisseur. J’ajouterai à cela 60mm entre chevrons.
Avec un Lambda de 0,040 pour la laine de bois et 180mm d’épaisseur j’aurai un R de 4,5… Ce qui est bien mais pas top.
Ensuite, je pose le frein vapeur, qui fera l’imperméabilité à l’air. Comme à Mauron, je l’agrafe sur les chevrons, la seule différence est que je n’utilise pas le scotch officiel qui coute les yeux de la tête, je choisi un système D : coller les lais avec du silicone. Je pense qu’au niveau durabilité on doit être pareil… Difficile à vérifier.
Quand tout est fixé, agrafé, collé, je visse les chevrons entre lesquels je placerai les lais de laine en 60mm.
La semaine prochaine je vais chercher des planches à la scierie, elles viendront cacher ces couches et donner le fini des pentes.
Il y a un an, nous posions les premiers bardeaux sur le toit, enfin nous… c’est plutôt Lionel qui montait sur le toit et moi qui assistais en bas… je n’étais pas très à l’aise à cette hauteur.
Je crois d’ailleurs que c’est ce léger vertige qui a fait que cette étape de couverture n’a pas continué directement.
C’est donc un an plus tard, fortement obligé, que je décide d’y monter..
Les premiers pas ne sont pas glorieux, je suis coincé comme une crampe, agrippé au moindre bout de bois solide autour de moi. Je dois d’abord placer les tasseaux qui serviront de supports aux bardeaux et ainsi créer un espace pour la ventilation.
Ensuite, avec cet énorme cloueur, je pointe les bardeaux avec deux clous.
La lourde machine à trimbaler sur les hauteurs.Deux demi-jours de travail pour compléter la face sud.Ensuite deux jours pour la face nord.
Maintenant que la face sud est finie, je dois dire que je me sens bien plus agile en hauteur, je me sens un peu comme un lézard.
Alors je termine la face nord, je dois retourner chercher du bois car il me manque une trentaine de bardeaux pour finir la toiture.
Retour dans la forêt pour prendre les troncs, ensuite chez Maurice pour les débiter et enfin sur le toit pour les poser.
Bientôt fini…Et voilà la dernière pièce de bois à poser.
Avec des troncs de Douglas coupés à Néant, je file chez Maurice les débiter en poutre 5 x 12. Ces poutrelles serviront à soutenir la mezzanine. Le plancher sera réalisé avec de l’épicéa de la scierie.
La scierie de Maurice, en plein air.Les poutrelles sont fixées sous les poutres en bois grâce à de gros tirefonds.Le nouveau plancher est posé dans la journée.